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Le second tour de la présidentielle de 2017 : Macron ou Le Pen ? Ni l'un ni l'autre !

6 Mai 2017 , Rédigé par Yohann Barbé de La Rouërie

Demain se terminera la séquence 2017 des élections présidentielles avec un Président élu par défaut, Emmanuel Macron.

Le premier tour a sélectionné le candidat de l’oligarchie financière Emmanuel Macron d’En-Marche et la candidate « populiste » et patriotarde du Front National Marine Le Pen. Il n’y a aucun choix digne de ce nom. Pour le Système oligarchique, c’est une grande réussite, son poulain Macron lancé dans les starting-blocks depuis moins d’1 an (officiellement pour le grand public, car cela fait sans doute depuis 2012 qu’il est « en réserve » pour l’oligarchie) 1 et ayant bénéficié d’une campagne portée à bout de bras par le pouvoir pédago-médiatique se trouve dès le premier tour en certitude (sauf gros accident de parcours) d’accéder à l’Elysée !

J’ai dit le 22 avril qu’il « fallait faire battre à tout prix Macron » mais il est trop tard, car c’était une élection à un tour et que le FN n’est pas une alternative. C’est une occasion manquée d’avoir eu un véritable mouvement populiste orienté dans un « choc vertical » contre l’armature du Système oligarchique avec en parallèle des contre-propositions et un modèle de contre-société à faire valoir.

Je souhaite mettre en relief les points les plus saillants à retenir de ce premier tour et qui sont souvent passés inaperçus. Je ferai une analyse détaillée après le second tour.

  1. La surprise n’est pas la qualification du FN pour ce premier, tous les observateurs s’y attendaient et les sondages l’ont signalée presque systématiquement depuis 2012. En revanche, par rapport aux sondages et à la rumeur médiatique (ou de la rue) la surprise se situe plutôt dans la faiblesse relative du FN qui fait 21,3 % des suffrages exprimés et arrive second alors qu’on aurait pu croire qu’il soit non seulement en tête mais aussi arrive dans la tranche des 25-30 %.
  2. La vraie rupture est l’élimination de ce second tour des « partis de gouvernement », notamment les deux principaux que sont le Parti Socialiste et Les Républicains. Avec 6,36 % Benoît Hamon atteint un record de dégringolade inégalé pour un ancien parti dirigeant, à peine 1,66 % le sépare du premier des « petits candidats » Nicolas Dupont-Aignan. François Fillon est talonné par le candidat « populiste » de gauche Jean-Luc Mélenchon avec moins de 0,5 % d’écart. Sans Hamon ou avec une compression plus forte de son résultat, Jean-Luc Mélenchon aurait pu se qualifier au second tour aisément, de même pour Dupont-Aignan, Marine Le Pen aurait pu se hisser en tête du second tour.
  3. Les Outre-mer voient une véritable « explosion » du vote en faveur du Fn et de la France Insoumise. Ils se singularisent dans le paysage français. Le FN récolte 32,5 % des suffrages exprimés en Polynésie-française, 29 % en Nouvelle Calédonie, 27 % à Mayotte, 24 % en Guyane et 23,5% à La Réunion et 13,5 % en Guadeloupe. Ces régions qui figuraient encore parmi les plus rétives à l’extrême droite aux dernières régionales de 2015 font partie pour certaines d’entre elles à l’issu de ce premier tour de 2017 parmi les territoires les plus pro-FN. Cela doit être relativisé cependant en relation avec l’abstention.
  4. Avec Jean-Luc Mélenchon, on a assisté à la réapparition d’un « populisme » de gauche qui n’existait plus depuis des décennies. L’évolution faite par le Front de Gauche depuis 2012 est considérable passant d’à peu près 4 millions de voix à 7 millions.
  5. Le « front républicain » prêché par les oligarques depuis 1986 fonctionne encore mais ses fissures sont profondes. Dès l’issu du premier tour aucun des « petits candidats » n’a appelé explicitement à voter pour Macron, alors qu’en 2002 seule Lutte Ouvrière d’Alette Laguiller avait refusé d’appeler à voter Chirac. Mieux Jean-Luc Mélenchon a refusé de prendre position, ce qui n’a pas manqué d’attiser les inquiétudes chez les « élites » politiques et médiatiques. D’autres personnalités ( des politicards de seconde-main) ont appelé à voter pour Marine Le Pen : Christine Boutin, Nicolas Dupont-Aignan (après un accord politicien) et une ancienne ministre de Juppé.
  6. Des personnalités qui devraient compter d’une façon ou d’une autre dans la nouvelle configuration « macroniste » de la vie politique : «Manuel Valls», François Bayrou, Laurence Parisot, «Jacques Attali», «Alain Minc», «Henri de Castries» et peut être même François Hollande (le revoir comme ministre est parfaitement possible)…
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